La caractéristique du monastère est l’ancienne fabrique d’huile d’olive, qui possède douze arches et dont le toit s’est effondré. À l’intérieur, il y a quatre pressoirs, dont seules les bases subsistent encore, tandis que les meules ont été retirées. La grande taille de la fabrique et l’existence de quatre pressoirs, un cas unique dans toute la Crète, témoignent des énormes quantités d’huile d’olive qui y étaient produites.
Avant la fondation du monastère, la région était un village et le fief d’un noble vénitien, dont la maison est encore conservée. Lorsque les Turcs arrivèrent en Crète, ils forcèrent les habitants à quitter le village ou à se convertir à l’Islam. Quatre familles se convertirent et en vinrent à haïr les Chrétiens. Ainsi, ils demandèrent aux Turcs de transformer l’église de Saint-Georges, située dans le village, en mosquée. C’est pourquoi les Turcs réclamèrent des impôts démesurés au prêtre afin de l’obliger à abandonner l’église et ses terres. Cependant, le prêtre céda l’église au monastère d’Agia Triada Tsangarolon, qui put alors payer les impôts en question.
Plus tard, des moines d’Agia Triada vinrent à Karydi et bâtirent une nouvelle église, plus grande, qui est celle que l’on voit aujourd’hui. Le monastère vit son patrimoine croître rapidement car de nombreux Chrétiens lui faisaient don de leurs terres. Même des Turcs laissèrent leurs biens à Saint Georges, lui témoignant ainsi leur respect.