Lieu de mémoire historique et de beauté remarquable, l’îlot de Spinalonga, avec une superficie de 85 hectares, se trouve à l’entrée nord du golfe d’Elounda, dans une position stratégique permettant de contrôler son port naturel. Une importante forteresse vénitienne, un refuge pour les rebelles pendant la guerre de Crète, une colonie ottomane sous domination turque et un asile de lépreux du début au milieu du XXe siècle, ces périodes et faits historiques plantent le décor ducélèbre roman de Victoria Hislop « L’île des Oubliés » traduit dans trente-cinq payset vendu à plus de six millions d’exemplaires.
Visite et curiosités
Spinalonga fut fortifiée dès l’Antiquité, probablement pendant la période hellénistique, et sur les ruines antiques, les Vénitiens construisirent une puissante forteresse selon les procédés de fortification du bastion de Genese Bressani et Latino Orisini. Les travaux de construction de la première phase commencèrent en 1579 et continuèrent jusqu’en 1586. La pierre calcaire dure locale et le grès tendre, extrait du côté est de l’île et de la péninsule adjacente, furent utilisés. Des réparations et des modifications de la forteresse furent apportées avant et pendant la guerre de Crète (1645 – 1669).
La fortification de l’île est constituée de deux zones. La première épouse les contours des côtes, et la seconde est fondée sur les rochers de la crête. Deux pans de murs transversaux, l’un au sud-ouest et l’autre au nord-est de l’île, relient les zones ci-dessus. Aux points stratégiques de la fortification, se détachent la demi-lune Michel et la demi-lune Moceniga ou Barbariga, présentées comme de grands ouvrages architecturaux fortifiés.
Pendant l’Occupation vénitienne, la forteresse a été utilisée à des fins militaires. Les bâtiments intérieurs couvraient les besoins de la garnison. Pendant la guerre de Crète (1645 – 1669), la forteresse cessa d’être une place militaire et devint un refuge pour des réfugiés et des rebelles (Χαΐνηδες, chaïnides), lesquels harcelèrent les Turcs depuis la forteresse. De l’époque vénitienne, ilssubsistent des citernes voûtées, le bâtiment des gardes, la poudrière près de l’église d’Agios Nikolaos et un bâtiment tripartite, existants avant la forteresse.
Pendant la guerre de Crète, les églises d’Agios Panteleimon et d’Agios Gerogios furent construites.
Les Turcs conquirent la Crète en 1669, mais les Vénitiens réussirent à garder la forteresse jusqu’en 1715, date à laquelle Spinalonga dut faire sa reddition aux Turcs, pour former progressivement une colonie purement ottomane.
Dans un premier temps, la forteresse était marginalisée et utilisée comme lieu d’exil et d’isolement, cependant, à la fin du XVIIIe siècle, le port fut autorisé à exporter et prit de l’importance.Ainsi, au milieu du XIXe siècle, de nombreux habitants se sont rassemblésà Spinalonga – en majorité des marchands et des marins –protégés par les fortifications de la ville, pour contrôler et profiter des routes commerciales de la Méditerranée orientale.
La vie de la colonie fut brusquement interrompue vers la fin du XIXe siècle en raison du soulèvement des chrétiens obligeant la majorité des habitants ottomans de Spinalonga à émigrer. En 1897, les troupes militaires françaises s’installèrent sur l’île.
En 1903, le gouvernement crétois décide de faire de Spinalonga une colonie de lépreux, un refuge obligé rassemblant les lépreux vivant épars dans toute la Grèce afin d’améliorer leurs conditions de vie. Pendant longtemps, les malades étaient livrés à eux-mêmes vivant dans des conditions matérielles déplorables. La dure existence des lépreux dura jusqu’en 1957, date à laquelle la léproserie prit fin, laissant une île abandonnée dans la culpabilité et faisant un lieu de martyr et de réflexion historique.
Points d’intérêt
La visite de la forteresse et de la cité-État de Spinalonga, toutes deux très bien conservées, offre une expérienceincontournable,chargée d’émotions fortes et d’images inoubliables. L’île, en elle-même, est également considérée comme l’une des plus importantes forteresses maritimes de la Méditerranée. Certains sites à visiter méritent le détour comme le village principal traditionnel et ses maisons en ruine, le théâtre situé au nord, la petite église vénitienne d’Agios Georgios, le cimetièreavec le nom des défunts. Le dernier habitant à quitter l’île fut un prêtre, resté jusqu’en 1962, afin de maintenir les croyances religieuses et commémorer les personnes enterrées.
Information
Accessible aux personnes handicapées : OUI (enpartie)
Téléphone : +30 28410 22462 – 28361 – 90511
Courriel : efalas@culture.gr
Plus d'informations
- Accessible aux personnes handicapées: OUI
- Situation: Spinaloga
- Téléphone: +30 2810 288394
- Heures d’ouverture: 09:00-19:00, Daily
- Prix du ticket (€): 2
- Réduction sur le prix du ticket (€): 1