Le massif montagneux qui la borde au nord-est et dont le point culminant est le mont Skloka (528 m) fut au cours des siècles le refuge de nombreux ascètes, dont le plus célèbre est Saint Jean l’Ermite qui vécut dans une grotte, sur le flanc le plus au nord d’Akrotiri. De tous ces établissements monastiques, petits ou grands, trois sont encore actifs aujourd’hui : le monastère de Gouverneto dans la partie montagneuse, celui d’Agia Triada au sud et celui de Saint Jean le Précurseur (Agios Ioannis Prodromos) sur le premier col de la péninsule.
Quittant Chania vers l’est en direction d’Akrotiri et de l’aéroport, la route grimpe peu à peu au-dessus de la ville et de la mer, offrant ainsi un panorama exceptionnel de Chania, l’une des plus jolies villes de Grèce. Dans la verdure épaisse des pins, la route conduit vers la droite au petit village d’Agios Mattheos, où se trouve l’École ecclésiastique de Crète, et plus haut, vers la gauche, à Profitis Ilias, où se trouvent les tombes des deux grands hommes politiques de la famille Venizelos : Eleftherios Venizelos, premier ministre grec à huit reprises, entre 1910 et 1933, et Sofoklis Venizelos, trois fois premier ministre, entre 1944 et 1951. En continuant tout droit, à un kilomètre environ, un panneau (« Moni Kalograion ») indique à gauche l’entrée du village de Korakies. En suivant la route toujours à gauche, vous arriverez à l’entrée du monastère.
On peut se rendre au monastère en empruntant les transports en commun. Le bus pour Korakies part de l’arrêt situé en face du marché central de Chania et arrive au monastère en 40 minutes. Le trajet est plus rapide en taxi. La distance entre Chania et Korakies est de 7 kilomètres. Le visiteur apercevra d’abord la haute enceinte qui entoure tout le monastère. Très vite, il constatera l’harmonie qui existe entre la nature et l’abnégation humaine. Il sera accueilli par des arbres à l’ombre généreuse et un cadre abondamment fleuri. Le calme et le silence l’envelopperont et l’apaiseront du stress de la vie quotidienne. L’église et les bâtiments bas qui abritent les cellules respirent la simplicité. Retirées du monde, les sœurs vivent à leur façon discrète l’existence monastique, au service du Seigneur à qui elles consacrent leur vie.