La ville moderne de Chania a été construite sur l’emplacement d’une importante cité crétoise antique, Cydonia ou ku-do-ni-ja des tablettes de linéaire B. Selon la légende, ce fut l’une des trois villes fondées par le roi Minos en Crète.
Homère cite les Cydoniens comme l’une des cinq tribus crétoises (Odyssée 3,292 et 19,176). Strabon fait également mention de la ville de Cydonia qu’il estime être la troisième plus grande cité de la Crète (10, 4, 7). Les découvertes archéologiques mises au jour lors des fouilles effectuées sur la colline Kasteli en bord de mer et dans le quartier voisin de Splantzia, dans la vieille ville de Chania, représentent toutes les époques de la civilisation minoenne, à commencer par le Minoen ancien I (environ de 3650 – 3000 av. J.-C.) pour finir par le Minoen récent III C (environ 1190 – 1070 av. J.-C.).
Le plus important site minoen ancien à l’intérieur de la ville de Chania se trouve sur le bord de mer et a pour centre la colline de Kastelli. Les grandes maisons aux pièces de belle construction, les sols soignés aux cavités circulaires, les murs couverts d’un crépi rouge foncé, les huisseries régulières et les produits de céramique d’une qualité exceptionnelle montrent qu’il s’agit d’un remarquable centre minoen ancien. Ce site est le plus important de l’ouest de la Crète. Sa position est idéale, non seulement parce qu’elle est proche de la mer, mais parce qu’elle est entourée de la plaine fertile de Chania. Toutes les conditions sont ainsi remplies pour le développement de l’agriculture, de la pêche et du commerce maritime.
Au Minoen moyen (première moitié du IIe millénaire av. J.-C.), Chania devient un centre dynamique. L’économie continue d’être agricole mais le commerce et la marine se développent. Les ateliers de poterie fabriquent des produits qui suivent les tendances de la Crète centrale (figures sombres sur fond clair, figures claires sur fond sombre, reliefs à la barbotine, style de Kamarès), mais des poteries sont également importées du reste de la Crète. Malheureusement, les bâtiments du site de Kastelli datant du Minoen moyen ont disparu à cause de l’intense activité de construction aux périodes suivantes et les vestiges qui subsistent sont très rares. Les ruines du Minoen ancien et récent qui ont été localisées en divers endroits pourraient indiquer que le site préhistorique avait une structure vertébrale, tandis que la colline dans le Vieux port en demeure toujours le centre.
La plupart des découvertes minoennes datent du Minoen récent (seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C.). La prospérité de l’époque apparaît sur le site de Kastelli dans Chania, qui avait peut-être alors un caractère palatial. La ville de Chania présente un plan d’urbanisme organisé en pâtés de maison. Les constructions soignées et les riches demeures possèdent les éléments architecturaux d’un palais : polythyron, puits de lumière, façades élaborées, système d’évacuation des eaux. Le site fut soudainement détruit en 1450 av. J.-C. par un grand incendie, limitant ainsi les vestiges les plus remarquables à Kastelli.
Au Minoen récent III (1400-1100 av. J.-C.), Chania connaît une étonnante prospérité, bien que l’on constate une diminution des villages de la région. Chania devient un centre très important et se livre à des importations de Mycènes, de Chypre, de Phénicie, d’Italie et d’Égypte. La forte présence mycénienne en Crète à cette époque se manifeste dans l’architecture, la poterie et les arts miniatures. L’atelier local de poterie, connu sous le nom d’atelier de Cydonia, se révèle être l’un des plus remarquables de l’île. La région de Chania aurait été le centre d’un important réseau de commerce international au Minoen récent III, comme le conclut l’étude d’un type particulier de vase, l’amphore à étrier, qui servait à transporter les liquides.
La cité de Cydonia des temps historiques est bâtie à l’emplacement de la ville actuelle de Chania. Toutefois, les vestiges du site lui-même sur la colline de Kastelli et au centre de la ville moderne ont disparu pour la plupart en raison des phases de construction successives. La fondation de Cydonia est attribuée à des colons de Samos, exilés de leur île en 524 av. J.-C. par le tyran Polycrate. Quatre ans plus tard, les Samiens de Cydonia se soumirent aux Éginiens accourus au secours des habitants. Le territoire de la ville s’étendait jusqu’au cap Spatha à l’ouest, Melecha à l’est et au pied des Montagnes blanches et Aptera au sud. En 429 av. J.-C., la ville fut pillée par les Polychnites voisins, aidés des Athéniens (Thucydide ΙΙ, 85). En 74 av. J.-C., les habitants résistèrent avec succès au siège des Romains sous Marc-Antoine. Finalement, la ville fut saccagée par Cointus Caecilius Metellus en 69 av. J.-C., après une résistance farouche des généraux Lasthène et Panaris. À l’époque romaine, elle devint l’un des principaux centres de la Crète et connut la prospérité jusqu’à l’Antiquité récente.
Depuis 1966, la 25e Inspection des antiquités préhistoriques et classiques réalise des fouilles préventives et systématiques. Une partie importante de la ville est fouillée en collaboration avec l’Institut archéologique suédois. Certaines des plus importantes pièces découvertes sont exposées au Musée archéologique de Chania.
(Auteurs : Vanna Niniou – Kindeli, Aggeliki Tsigou, archéologues)
Homère cite les Cydoniens comme l’une des cinq tribus crétoises (Odyssée 3,292 et 19,176). Strabon fait également mention de la ville de Cydonia qu’il estime être la troisième plus grande cité de la Crète (10, 4, 7). Les découvertes archéologiques mises au jour lors des fouilles effectuées sur la colline Kasteli en bord de mer et dans le quartier voisin de Splantzia, dans la vieille ville de Chania, représentent toutes les époques de la civilisation minoenne, à commencer par le Minoen ancien I (environ de 3650 – 3000 av. J.-C.) pour finir par le Minoen récent III C (environ 1190 – 1070 av. J.-C.).
Le plus important site minoen ancien à l’intérieur de la ville de Chania se trouve sur le bord de mer et a pour centre la colline de Kastelli. Les grandes maisons aux pièces de belle construction, les sols soignés aux cavités circulaires, les murs couverts d’un crépi rouge foncé, les huisseries régulières et les produits de céramique d’une qualité exceptionnelle montrent qu’il s’agit d’un remarquable centre minoen ancien. Ce site est le plus important de l’ouest de la Crète. Sa position est idéale, non seulement parce qu’elle est proche de la mer, mais parce qu’elle est entourée de la plaine fertile de Chania. Toutes les conditions sont ainsi remplies pour le développement de l’agriculture, de la pêche et du commerce maritime.
Au Minoen moyen (première moitié du IIe millénaire av. J.-C.), Chania devient un centre dynamique. L’économie continue d’être agricole mais le commerce et la marine se développent. Les ateliers de poterie fabriquent des produits qui suivent les tendances de la Crète centrale (figures sombres sur fond clair, figures claires sur fond sombre, reliefs à la barbotine, style de Kamarès), mais des poteries sont également importées du reste de la Crète. Malheureusement, les bâtiments du site de Kastelli datant du Minoen moyen ont disparu à cause de l’intense activité de construction aux périodes suivantes et les vestiges qui subsistent sont très rares. Les ruines du Minoen ancien et récent qui ont été localisées en divers endroits pourraient indiquer que le site préhistorique avait une structure vertébrale, tandis que la colline dans le Vieux port en demeure toujours le centre.
La plupart des découvertes minoennes datent du Minoen récent (seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C.). La prospérité de l’époque apparaît sur le site de Kastelli dans Chania, qui avait peut-être alors un caractère palatial. La ville de Chania présente un plan d’urbanisme organisé en pâtés de maison. Les constructions soignées et les riches demeures possèdent les éléments architecturaux d’un palais : polythyron, puits de lumière, façades élaborées, système d’évacuation des eaux. Le site fut soudainement détruit en 1450 av. J.-C. par un grand incendie, limitant ainsi les vestiges les plus remarquables à Kastelli.
Au Minoen récent III (1400-1100 av. J.-C.), Chania connaît une étonnante prospérité, bien que l’on constate une diminution des villages de la région. Chania devient un centre très important et se livre à des importations de Mycènes, de Chypre, de Phénicie, d’Italie et d’Égypte. La forte présence mycénienne en Crète à cette époque se manifeste dans l’architecture, la poterie et les arts miniatures. L’atelier local de poterie, connu sous le nom d’atelier de Cydonia, se révèle être l’un des plus remarquables de l’île. La région de Chania aurait été le centre d’un important réseau de commerce international au Minoen récent III, comme le conclut l’étude d’un type particulier de vase, l’amphore à étrier, qui servait à transporter les liquides.
La cité de Cydonia des temps historiques est bâtie à l’emplacement de la ville actuelle de Chania. Toutefois, les vestiges du site lui-même sur la colline de Kastelli et au centre de la ville moderne ont disparu pour la plupart en raison des phases de construction successives. La fondation de Cydonia est attribuée à des colons de Samos, exilés de leur île en 524 av. J.-C. par le tyran Polycrate. Quatre ans plus tard, les Samiens de Cydonia se soumirent aux Éginiens accourus au secours des habitants. Le territoire de la ville s’étendait jusqu’au cap Spatha à l’ouest, Melecha à l’est et au pied des Montagnes blanches et Aptera au sud. En 429 av. J.-C., la ville fut pillée par les Polychnites voisins, aidés des Athéniens (Thucydide ΙΙ, 85). En 74 av. J.-C., les habitants résistèrent avec succès au siège des Romains sous Marc-Antoine. Finalement, la ville fut saccagée par Cointus Caecilius Metellus en 69 av. J.-C., après une résistance farouche des généraux Lasthène et Panaris. À l’époque romaine, elle devint l’un des principaux centres de la Crète et connut la prospérité jusqu’à l’Antiquité récente.
Depuis 1966, la 25e Inspection des antiquités préhistoriques et classiques réalise des fouilles préventives et systématiques. Une partie importante de la ville est fouillée en collaboration avec l’Institut archéologique suédois. Certaines des plus importantes pièces découvertes sont exposées au Musée archéologique de Chania.
(Auteurs : Vanna Niniou – Kindeli, Aggeliki Tsigou, archéologues)
Plus d'informations
- Accessible aux personnes handicapées: NON
- Situation: "Kasteli" hill and "Splantzia" quarter
- Heures d’ouverture: 08:00-15:00