De forme triangulaire, il entourait la cathédrale et la résidence du recteur. Au sommet du triangle se trouvaient la tour et son enceinte. Les quartiers à l’intérieur des murs (borghi) se sont développés à l’ouest des fortifications et sont restés jusqu’à la fin non fortifiés. À l’est de l’enceinte de fortification se trouvait le couvent de Santa Maria, à peu près à l’emplacement du cimetière actuel.
Lors du tremblement de terre de 1303, la forteresse et la tour subirent de graves dégâts auxquels les réparations ultérieures ne purent remédier. Une nouvelle catastrophe de grande ampleur survint avec le séisme de 1508, tandis qu’en 1538, l’incursion des pirates de Barbarossa provoqua encore plus de dommages.
Vers la moitié du XVIe siècle, alors que Venise procédait à d’importants travaux de fortification dans les régions conquises en appliquant le nouveau système des bastions, Sitia était pratiquement sans défense. En 1554, l’administration vénitienne envoya des fonds pour la réparation de la forteresse. Les années suivantes, malgré la proposition de démolition faite par Sforza Pallavicini et Giulio Savorgan en 1571 au Sénat, les Vénitiens tentèrent d’effectuer des travaux de restauration mais l’édifice resta prêt à s’effondrer.
Après le débarquement ottoman de 1645 et l’invasion vers l’est, le général Mocenigo constata que la forteresse n’était pas en mesure de soutenir un siège et décida en 1651 de la démolir et de transporter les canons et l’armement à Chandakas.
Après s’être emparé de la forteresse, les Turcs l’utilisèrent comme fortification en se livrant à d’importantes interventions sur le bâtiment vénitien en ruines. Le fort turc fut construit sur l’emplacement de la tour vénitienne et rattaché à la petite portion restante de l’enceinte initiale. Les murs sur les côtés du triangle, dont de grandes parties subsistaient au début du XXe siècle, ont quasiment disparu aujourd’hui, à l’exception du mur en bord de mer.
La forteresse sous sa forme actuelle se compose de la partie nord-est de l’enceinte de fortification initiale, de la tour qui en ferme le sommet et des pièces dans la partie close. Désormais privée de toiture, la tour conserve la forme prise sous l’occupation ottomane. Il reste des traces d’un couloir périmétrique intérieur et d’une partie centrale de deux étages. Le type exact de la toiture reste inconnu.
Le fort a été utilisé pendant plusieurs années par le Service de l’aviation civile, jusqu’en 1966. À l’intérieur, il y avait des hangars et des annexes.
En 1963, le site a été classé monument historique. En 1966, des efforts ont été entrepris pour sa restauration et les premiers travaux de consolidation ont été effectués. Après 1970, les hangars ont été éloignés. Aujourd’hui, c’est un monument protégé que l’on peut visiter et qui est utilisé l’été pour des manifestations diverses.
(Auteur : Dafni Chronaki, architecte)
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