La durée d’utilisation des bâtiments et des monuments funéraires font de ce site un ensemble remarquable, où sont représentées diverses formes et activités de cette communauté. Au Minoen récent, la Crète connaît son apogée avec la reconstruction des nouveaux somptueux palais et l’imposition de la « Pax minoica ».
Des outils datant du Néolithique ancien et récent témoignent de la première implantation humaine dans la région d’Archanès. Il devait probablement exister à cette époque des localités éparses. Les conditions changent avec l’introduction du cuivre sur le territoire grec. Davantage de maisons sont construites, le culte se fait dans des grottes et de petits sanctuaires domestiques, tandis que les tombes à tholos et les enclos funéraires commencent à apparaître.
Dans le même temps s’établissent des contacts avec les Cyclades, l’Égypte et l’Orient. Des vestiges architecturaux découverts près du palais, ainsi qu’une céramique du style de la basilique témoignent de l’existence d’un site proto-minoen. Cependant, les informations les plus importantes sont livrées par les monuments funéraires de la nécropole de Fourni. Les offrandes funéraires, comprenant des poteries, des sceaux, des statuettes cycladiques, des bijoux ou des scarabées égyptiens, prouvent l’opulence des habitants, ainsi qu’une vie sociale organisée et de nombreux contacts avec l’extérieur.
Au Minoen moyen, la vie continue à Archanès et la localité se transforme en une importante communauté disposant désormais d’un palais. Les vestiges architecturaux se trouvent sous le palais le plus récent, tandis que de remarquables exemples de poterie de Kamares ont été retrouvés à Tourkogitonia, à Dexameni, dans l’enceinte du théâtre et ailleurs. La population est désormais plus dense, tandis que les « îlots » du minoen ancien s’unissent en communautés.
Les sanctuaires de la région d’Archanès donnent de précieux renseignements sur les pratiques religieuses des habitants. Un temple est bâti au sommet Psili Korfi du mont Iouchtas. Le temple d’Anemospilia, sur le versant nord du mont Iouchtas, où des sacrifices humains avaient probablement lieu, est également un sanctuaire très important.
Au Minoen récent, le palais d’Archanès devient encore plus somptueux et le site connait un grand développement. D’imposantes résidences privées sont construites dans les environs (Vitsila, Karnari, Chomatolakkos, Xeri Kara, Vathypetro). La partie du palais d’Archanès mise au jour appartient à cette période.
Vers 1450 av. J.-C., un puissant séisme détruit la Crète et donc Archanès. Ainsi s’achève une période brillante, sans toutefois que la ville et le palais cessent leur activité. La vie continue, tandis que la nécropole de Fourni offre de précieuses informations sur la période prospère du site. L’apparition des Mycéniens en Crète n’entraîne aucune stagnation. Au contraire, les abondantes découvertes mycéniennes faites dans le palais et dans la nécropole de Fourni révèlent un développement continu.
Aux temps historiques, divers éléments retrouvés à Archanès et dans la région confirment une habitation ininterrompue. Des fragments de poterie de différentes périodes, des colonnes gravées, des statuettes et des statues sont des exemples d’un art remarquable qui s’est développé dans la région. Le sanctuaire du mont Iouchtas, où les pratiques religieuses continuent, conserve toute son importance. C’est à la période classique qu’il est fait mention pour la première fois du nom d’Archanès. En 67 av. J.-C., sous Metellos, la Crète devient une province romaine. Archanès appartient désormais à la région de Cnossos. Les vestiges architecturaux de maisons et de tombes témoignent de l’existence d’un village.
Les vestiges de l’époque byzantine à Archanès sont très rares. Dans la région est construit le fort Rokka (Xe s. ap. J.-C.). Certains monuments de la période vénitienne ont été préservés à Archanès, comme la fontaine de Morosini. Les Ottomans, qui conquirent ensuite la Crète (1669-1898), ont également laissé leurs traces à Archanès puisque la localité accueillit une partie de l’État-major ottoman.
Les fouilles ont commencé à Archanès au début du XXe siècle, lorsque Xanthoulidis fut le premier à repérer la présence d’antiquités. Toutefois, les fouilles furent lancées par Evans qui distingua la nature palatiale du complexe minoen. En 1964, G. Sakellarakis continua les fouilles d’Evans sur le site du palais. En 1965, la découverte de la nécropole de Fourni donne un nouvel élan aux recherches, tandis qu’en 1966, les fouilles d’Archanès sont prises en charge par la Société archéologique et confiées à G. Sakellarakis et E. Sapouna-Sakellaraki.
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