Sites Archéologiques
Principaux sites archéologiques
Nécropole minoenne d’Armeni
Les fouilles systématiques commencées en 1969 ont mis au jour plus de 220 tombes et se poursuivent afin de découvrir la ville correspondante. Les tombes sont voutées, taillées à même la roche naturelle locale, elles sont orientées d’est en ouest et possèdent un long couloir étroit également taillé par lequel on y accède.
Seule une des tombes découvertes possède une tholos. Outre des vases et des armes, elle contenait un talisman portant une inscription en linéaire A.
Palais de Phaistos
Le deuxième plus grand palais minoen de Crète fut construit sur une colline, dans l’extrémité ouest de la plaine de Messara, dont son emplacement servait àsuperviser les marchandises de la plaine mais également la sortie vers la mer et les ports du golfe (Kalamaki, Kommos et Matala). Comme tout palais minoen, il représentait le centre administratif, religieux et économique de la région, tandis que la cité minoenne s’étendait autour. Selon la mythologie, Phaistos était gouvernée par la dynastie de Rhadamanthe, fils de Zeus et frère de Minos.
En raison de sa remarquable composition architecturale et de sa construction spécifique, le palais de Phaistos est aujourd’hui considéré comme un exemple typique de palais minoen. Le premier palais fut construit au début du IIe millénaire avant Jésus-Christ et fut détruit par un grand incendie vers 1700 avant Jésus-Christ. Un nouveau palais monumental fut érigé sur les ruines, lequel fut également détruit comme la plupart des palais minoens, au milieu du XVe siècle avant Jésus-Christ. Après sa destruction, le site fut finalement abandonné.
Visites et curiosités
Des vestiges de l’ancien et du nouveau palais sont visibles dans le site archéologique. L’entrée se fait par la cour dallée ouest, traversée du nord au sud par une « chaussée processionnelle ». À son extrémité nord, huit niveaux étaient surélevés servant de tribunes, tandis qu’à l’extrémité sud, se trouve le propylon représentant l’entrée de l’Ancien Palais.
À l’extrémité nord-est de la cour ouest, se trouve l’un des premiers sanctuaires du site et à l’arrière, se distinguent l’escalier monumental et les impressionnantes propylées du nouveau palais, l’un des chefs d’œuvre de l’architecture préhellénique. Un vaste couloir relie l’ouest à la « cour centrale », qui est le noyau autour duquel les différentes ailes du complexe s’articulent symétriquement.
Les « zones d’emmagasinage » occupaient l’aile ouest, constituées de dix pièces contenant les marchandises du palais (vin, huile, miel, céréales etc.) dans des jarres géantes. Au sud de celles-ci, se trouvent de petites salles de culte, comme en témoignent les objets de cultes qui s’y trouvent, ainsi que des gravures au double burin sur les murs. Les ateliers sont aménagés dans l’aile est, et un couloir dallé en plein air, pourvu d’une conduite d’évacuation des eaux pluviales,s’ouvre sur la petite « cour nord ».
Points d’intérêt
L’entrée majestueuse de l’aile nordabrite les luxueux « appartements royaux. Vous y verrez la « salle de la reine » et au nord de celle-ci le « palais du roi », décoré de riches peintures murales et pavé de dalles d’albâtre. À l’extrémité nord-est du palais, sont conservées une rangée de salles ayant appartenu à l’Ancien Palais et constituant sans doute la « salle des archives », puisque dans l’une d’entre elles le fameux disque de Phaistos fut recueilli, la trouvaille la plus célèbre du site, ainsi que les signes d’écriture en linéaire B.
Aptera
La ville antique d’Aptera était l’une des cités-États les plus importantes de la Crète, elle occupait une position stratégique dans la baie de Souda et possédait deux ports : Minoa (à Marathi) et Kissamos (à Kalyves). Les premières traces de la ville apparaissent à l’époque minoenne, mais c’est à l’époque classique et hellénistique que l’on constate sa grande prospérité. Un fort tremblement de terre a porté un coup sévère à la ville au IVe siècle après J.-C., mais ce n’était qu’au VIIe siècle après J.-C. qu’elle a finalement été abandonnée à la suite d’un autre grand séisme.
Itinéraire et curiosités
Il existe plusieurs versions de la provenance du nom d’Aptera, dont la plus populaire est le mythe selon lequel tout commencerait par un concours de musique entre les muses et les sirènes. Lorsque les muses ont gagné, les sirènes vaincues ont jeté leurs ailes qui sont tombé dans la mer et se sont transformés en îles blanches de la baie de Souda. Les sirènes sont restées sans ailes (« apteres » en grec), et c’est ainsi que la ville a reçu son nom.
Son histoire commence à l’époque minoenne, son existence est mentionnée sur des tablettes en linéaire B du XIVe siècle avant J.-C. Mais c’est à l’époque classique et hellénistique que la ville a prospéré, a commencé à frapper sa propre monnaie et s’est dotée des fortifications solides et d’un théâtre. Les hommes d’Aptera étaient d’habiles archers et ont combattu en tant que mercenaires dans des régions diverses en dehors de la Crète pour apporter des richesses dans leur cité d’origine.
La présence d’édifices publics impressionnants indique que sa prospérité s’est poursuivie aussi à l’époque romaine, mais elle a connu un déclin à l’époque byzantine.
Les deux citernes d’eau produisent une impression particulière par leur taille, mais aussi par leur état de conservation. Avec les deux complexes des thermes situés plus au nord, dont ces citernes assuraient l’approvisionnement en eau, elles constituent les plus grands ouvrages publics construits à Aptera dans l’Antiquité gréco-romaine.
Au centre de la ville antique, on trouve également le monastère de Saint Jean le Théologien, mentionné déjà dans une chronique de 1181 après J.-C.
À ne pas rater
À l’entrée de la ville du côté sud-est, on trouve le théâtre antique d’Aptera, qui était construit en trois étapes à l’époque hellénistique et romaine, avant de subir une reconstruction radicale. Situé dans un creux naturel du terrain et orienté vers le sud, il offre une vue sur les Montagnes Blanches (Lefka Ori).
Les parties principales du théâtre sont visibles de nos jours – les gradins (« koilon »), l’arène pour le chœur, les danseurs et les musiciens (« orchestra ») et l’édifice la scène – datent de l’époque romaine. La capacité totale de ce théâtre dans l’Antiquité est estimée à 3.700 spectateurs. Son orchestra a un rayon de seulement 5,45 m, ce qui en fait l’un des plus petits théâtres antiques et indique qu’il était principalement destiné à des manifestations musicales et théâtrales.
La route pavée antique qui passe à l’est du théâtre présente un intérêt particulier : elle date de l’époque hellénistique, est de 55 mètres de longueur et se conserve en très bon état.
Spinaloga
Lieu de mémoire historique et de beauté remarquable, l’îlot de Spinalonga, avec une superficie de 85 hectares, se trouve à l’entrée nord du golfe d’Elounda, dans une position stratégique permettant de contrôler son port naturel. Une importante forteresse vénitienne, un refuge pour les rebelles pendant la guerre de Crète, une colonie ottomane sous domination turque et un asile de lépreux du début au milieu du XXe siècle, ces périodes et faits historiques plantent le décor ducélèbre roman de Victoria Hislop « L’île des Oubliés » traduit dans trente-cinq payset vendu à plus de six millions d’exemplaires.
Visite et curiosités
Spinalonga fut fortifiée dès l’Antiquité, probablement pendant la période hellénistique, et sur les ruines antiques, les Vénitiens construisirent une puissante forteresse selon les procédés de fortification du bastion de Genese Bressani et Latino Orisini. Les travaux de construction de la première phase commencèrent en 1579 et continuèrent jusqu’en 1586. La pierre calcaire dure locale et le grès tendre, extrait du côté est de l’île et de la péninsule adjacente, furent utilisés. Des réparations et des modifications de la forteresse furent apportées avant et pendant la guerre de Crète (1645 – 1669).
La fortification de l’île est constituée de deux zones. La première épouse les contours des côtes, et la seconde est fondée sur les rochers de la crête. Deux pans de murs transversaux, l’un au sud-ouest et l’autre au nord-est de l’île, relient les zones ci-dessus. Aux points stratégiques de la fortification, se détachent la demi-lune Michel et la demi-lune Moceniga ou Barbariga, présentées comme de grands ouvrages architecturaux fortifiés.
Pendant l’Occupation vénitienne, la forteresse a été utilisée à des fins militaires. Les bâtiments intérieurs couvraient les besoins de la garnison. Pendant la guerre de Crète (1645 – 1669), la forteresse cessa d’être une place militaire et devint un refuge pour des réfugiés et des rebelles (Χαΐνηδες, chaïnides), lesquels harcelèrent les Turcs depuis la forteresse. De l’époque vénitienne, ilssubsistent des citernes voûtées, le bâtiment des gardes, la poudrière près de l’église d’Agios Nikolaos et un bâtiment tripartite, existants avant la forteresse.
Pendant la guerre de Crète, les églises d’Agios Panteleimon et d’Agios Gerogios furent construites.
Les Turcs conquirent la Crète en 1669, mais les Vénitiens réussirent à garder la forteresse jusqu’en 1715, date à laquelle Spinalonga dut faire sa reddition aux Turcs, pour former progressivement une colonie purement ottomane.
Dans un premier temps, la forteresse était marginalisée et utilisée comme lieu d’exil et d’isolement, cependant, à la fin du XVIIIe siècle, le port fut autorisé à exporter et prit de l’importance.Ainsi, au milieu du XIXe siècle, de nombreux habitants se sont rassemblésà Spinalonga – en majorité des marchands et des marins –protégés par les fortifications de la ville, pour contrôler et profiter des routes commerciales de la Méditerranée orientale.
La vie de la colonie fut brusquement interrompue vers la fin du XIXe siècle en raison du soulèvement des chrétiens obligeant la majorité des habitants ottomans de Spinalonga à émigrer. En 1897, les troupes militaires françaises s’installèrent sur l’île.
En 1903, le gouvernement crétois décide de faire de Spinalonga une colonie de lépreux, un refuge obligé rassemblant les lépreux vivant épars dans toute la Grèce afin d’améliorer leurs conditions de vie. Pendant longtemps, les malades étaient livrés à eux-mêmes vivant dans des conditions matérielles déplorables. La dure existence des lépreux dura jusqu’en 1957, date à laquelle la léproserie prit fin, laissant une île abandonnée dans la culpabilité et faisant un lieu de martyr et de réflexion historique.
Points d’intérêt
La visite de la forteresse et de la cité-État de Spinalonga, toutes deux très bien conservées, offre une expérienceincontournable,chargée d’émotions fortes et d’images inoubliables. L’île, en elle-même, est également considérée comme l’une des plus importantes forteresses maritimes de la Méditerranée. Certains sites à visiter méritent le détour comme le village principal traditionnel et ses maisons en ruine, le théâtre situé au nord, la petite église vénitienne d’Agios Georgios, le cimetièreavec le nom des défunts. Le dernier habitant à quitter l’île fut un prêtre, resté jusqu’en 1962, afin de maintenir les croyances religieuses et commémorer les personnes enterrées.
Information
Accessible aux personnes handicapées : OUI (enpartie)
Téléphone : +30 28410 22462 – 28361 – 90511
Courriel : efalas@culture.gr
Lissos
Ce fut un centre de culte renommé des temps hellénistiques jusqu’à la fin de l’Antiquité. En 183 av. J.-C., elle participa avec d’autres cités de l’Alliance des Crétois à la conclusion d’un traité avec Eumène II de Pergame. Après sa destruction au IXe siècle, elle ne fut plus jamais habitée.
À l’époque byzantine et jusqu’à aujourd’hui, elle est un centre rural et religieux, avec les églises d’Agios Kyrkos et de la Vierge, bâties sur les ruines de basiliques paléochrétiennes.
Grâce au financement du programme européen LEADER 1 mis en œuvre par l’Organisme de développement de la Crète occidentale, un projet prévoyant l’aménagement des sentiers, des fouilles de surface et la cartographie de l’antique Lissos a été réalisé en 1994. Une grande partie de la vallée a déjà fait l’objet d’expropriations.
(Auteurs : Vanna Niniou – Kindeli, Aggeliki Tsigou, archéologues)
Eleftherna
Une rencontre unique avec le passé s’ouvre au visiteur sur les contreforts nord du Psiloritis dans le parcarchéologique le plus important de la préfecture de Réthymnon, et dont les fouilles continuent aujourd’hui. Eleftherna, dont le nom est tiré de l’un des Kourètes Eleftherna, celui qui frappait son bouclier de bronze pour dissimuler les cris du petit Zeus et empêcher son père Cronos de le dévorer, est situé à environ 25 km de Réthymnon. C’est l’une des villes les plus prestigieuses de Crète dans les années géométriques et archaïques, une époque au cours de laquelle les épopées homériques se sont propagées. En effet, dès le IVe siècle, la ville a eu le privilège de frapper sa propre monnaie.
Des fouilles systématiques sur le site ont débuté en 1985 par l’Université de Crète et ont, jusqu’à aujourd’hui, mis au jour de remarquables vestiges archéologiques datant du 3e millénaire avant notre ère.
Visite et curiosités
La ville antique d’Eleftherna s’étend sur les collines de Pyrgi et Nisi, où divers monuments et vestiges matériels ont été retrouvés éparpillés. Dans l’acropole, des vestiges de bâtiments de l’époque romaine et paléochrétienne ont été mis au jour ainsi qu’une partie d’une tour fortifiée. Quelques maisons romaines détruites après le puissant tremblement de terre en 365 aprèsJésus-Christ se distinguent, ainsi que de grands réservoirs d’eau, une immense carrière de roche calcaire, des nécropoles romaines, unparementromain muni de deux hypocaustes, une route pavée en pierre, tout un quartier datant de la période hellénistiquecomposé derésidences et un pentastyle propylée de style dorique (400 avant Jésus-Christ) mais également un grand bâtiment public datant probablement de l’époquehellénistique (IIe – Ier siècle avant Jésus-Christ). Un pont remarquablement bien conservé avec un arc en pointe, datant également de l’époque hellénistique (IIe siècle avant Jésus-Christ) est particulièrement intéressant, mais aussi, au lieu-dit de Katsivelos, la basilique de l’Archange Michel, construite au 5e siècle après Jésus-Christ et découverte sur le site d’un ancien sanctuaire hellénistique.
Sur le site d’Orthi Patra, dans la partie ouest de la colline, une nécropole datant de l’époque géométrique et archaïque a été trouvée. Parmi les découvertes importantes et impressionnantes, un bûcher funéraire du 8e siècle a été mis au jour (730-710 avant Jésus-Christ), appartenant à un éminent guerrier, probablement âgé d’environ 30 ans. La description de cetenterrement avec la découverte d’un corps sans tête et sans membres et du corps non brûlé près du bûcher contient une comparaison homériqueavecles funérailles de Patrocle dans le chant XXIII de l’Iliade. En outre, les fouilles ont mis également au jour un cénotaphe. C’est un grand bâtiment de forme presque carrée, probablement construit pour commémorer la mémoire de ceux tombés loin de leur patrie. En d’autres termes, il représente un des premiers monuments funéraires du Soldat Inconnu. D’autres sépultures ont mis au jour des bijoux raffinés et des vases attestant les relations d’Eleftherna avec la Phénicie, l’Égypte, la Chypre, les Cyclades et la Méditerranée orientale. L’étude d’un assemblage funéraire de quatre squelettes de femmes, âgées de 7 à 70 ans, mortes ensemble, sans doute suite à une pandémie, reflète l’identité et la place de choix dans la communauté locale. Cet assemblage funéraire de « prêtresses aristocratiques » ainsi désigné, a propulsé Eleftherna dans les découvertes les plus impressionnantes au monde en 2009, selon le magazine Archeology.
Points d’intérêt
Le parc archéologique est conçu dans une zone avec des sentiers et des banalisations, reliant les différents sites fouillés et tous les points d’intérêt à découvrir. Terminez votre visite par le Musée Archéologique d’Eleftherna lequel contribuera idéalement au progrès des connaissances de la ville antique, en éclairant les aspects de l’histoire crétoise inconnus du grand public.
Information
Accessible aux personnes handicapées : NON
Téléphone : +30 28310 23653 Éphorie des Antiquités de Réthymnon
Téléphone : +30 28340 92501 Musée Archéologique Eleftherna
Courriel : efareth@culture.gr
Malia
Le palais de Malia est le troisième plus grand palais minoen de Crète – après ceux de Cnossos et de Phaistos – et la ville minoenne s’étendait autour de lui. Le site archéologique est situé sur le littoral nord de la Crète orientale, près de la ville actuelle de Malia. Le nom antique de la ville minoenne reste inconnu, mais l’on suppose qu’il s’agit de Milatos, capitale du roi Sarpédon, fils de Zeus et d’Europe et frère cadet de Minos.
Itinéraire et curiosités
Le premier palais a été construit ici en 1900 avant J.-C. sur l’emplacement d’une habitation antérieure (datée du milieu du 3e millénaire avant J.-C.), il a été détruit en 1700 avant J.-C. en même temps que les autres centres palatiaux. Reconstruit vers 1650 avant J.-C. sur le même endroit, il a pourtant été détruit à nouveau en 1450 avant J.-C. par un incendie.
La plupart des ruines visibles aujourd’hui appartiennent au complexe du deuxième palais, tandis qu’une partie du premier palais subsiste au nord-ouest du site. Des céramiques (fragments de vaisselle en argile) trouvées aux alentours témoignent de la présence humaine pendant la période Néolithique.
Les premières fouilles dans la zone du palais ont été menées par Joseph Hatzidakis en 1915, qui a dû interrompre ses recherches pour des raisons financières. Ainsi, le palais et une grande partie de la ville ont été découverts principalement par l’École française d’archéologie. Les fouilles se poursuivent encore à ce jour.
À ne pas rater
Au lieu-dit « Chrysolakkos » à 500 mètres au nord-est du palais, on a découvert une grande nécropole qui appartenait à l’ancien palais et était composée de petits espaces rectangulaires qui servaient de chambres funéraires. C’est dans une de ces tombes que le célèbre pendentif aux deux abeilles a été trouvé, aujourd’hui il est exposé au Musée archéologique d’Héraklion.
Knossos
Le centre le plus spectaculaire et le plus important de la civilisation minoenne, siège du roi légendaire Minos et capitale de son état, est situé à 5 km au sud-est d’Héraklion, sur la colline de Kefala, à proximité de la rivière Kairatos. La cité de Knossos, constammentoccupée de la fin du VIIe millénaire jusqu’à l’époque romaine, est associée aux nombreux mythes fascinants du Labyrinthe, du Minotaure, de Dédale et d’Icare. Elle atteint son apogéeà l’époque minoenne avec la construction du magnifique palais, mis au jour par l’archéologique anglais Arthur Evans au début du XXe siècle. Parallèlement aux fouilles, Evans avait également entamé un vaste projet de restauration, de sorte que Knossos présente aujourd’hui une image particulière d’un site archéologiquequi a été reconstitué par de nombreuses reconstructions.
Visite et curiosités
Le palais de Knossos servait à la fois de centre administratif et religieux dont la cité Minoenne s’étendait autour. Selon Evans, sa population devait compter 80 000 habitants. L’ensemble du palais était un bâtiment sur plusieurs étages couvrant une superficie de planchers d’environ 20.000 m², marqué par une grande variété de matériaux et richement décoré defresques. Des représentations d’architecture et destechniques de construction originales ont été conçues, telles que les « puits de lumière » et les pièces à « multiples baies » qui ont permis d’apporter la lumière et la ventilation dans toutes les pièces de l’immense bâtiment.
La civilisation des habitants de Knossos montre un niveau de technologie avancé et, est démontré,entre autres, par le vaste système de drainage et d’approvisionnement en eau, visible en de nombreux endroits.
Le palais était organisé en ailes, autour d’une grande « cour centrale ». L’entrée officielle du palais qui débouche sur une deuxième cour, la Cour de l’Ouest, se fait par le large couloir des Processions, auquel on accède par d’immenses propylées. Dans l’aile ouest, se trouvaient les magasins de l’ouest, constitués d’une impressionnante rangée de celliers étroits, lesquels abritaient des jarres géantes, pithoi, et des coffres. Des tablettes gravées en écriture linéaire B ont été découvertes sur le site, sur lesquelles était inscrit l’inventaire des marchandises entreposées. À proximité des entrepôts, se trouvaient le « Sanctuaire Central » et les « trésors sacrés » dont de magnifiques exemples d’art minoen ont été découverts. Au nord, se trouve la célèbre « salle du trône », pièce décorée de fresques murales.
Au nord de la cour, une autre entrée, décorée de la fresque la course aux taureaux, conduisait au port. À droite et à gauche de celle-ci, se trouvaient des entrepôts et des salles d’archives, et au nord, la « Maison de la Douane », une grande salle stylisée, où étaient probablement contrôlées les marchandises du commerce en provenance du port.
Dans l’aile est, le « Grand Escalier » descendait au niveau de la cour vers les « quartiers royaux ». L’un d’eux était « l’appartement de la reine » constitué d’une salle d’eau avec baignoire en terre cuite peinte, d’un salon de beauté et des toilettes. À proximité, se tenait le « Mégaron du Roi » ou désigné comme la salle des doubles haches, à cause des haches à deux taillants, gravées dans la paroi. La double hache est le symbole minoen le plus fréquent. Le nord de l’aile occupait les ateliers de tailleurs de pierre et de poterie. Les espaces importants de l’aile sud sont le Propylée du sud et l’entrée du sud avec la fresque peinte en relief du Prince aux fleurs de lys.
Points d’intérêt
Toutes les découvertes remarquables du palais comme les salles d’apparat, les réserves, les appartements royaux, les ateliers d’artisans, l’impressionnante « salle du trône », les peintures murales et les objets qui ornent les espaces sont des reproductions fidèles aux originaux et sont conservés au Musée Archéologique d’Héraklion. La visite du musée vaut le détour et reflète l’image de la grande civilisation minoenne ainsi que du site archéologique.
Information
Accessible aux personnes handicapées : OUI
Téléphone : +30 2810 231940
Courriel : efahra@culture.gr
Gortyne
La région de Gortyne fut habitée dès le Néolithique puisque des découvertes de cette époque ont été faites dans la plaine et sur les collines. Par contre, les traces de la période minoenne sont très rares. Au lieu-dit Kania, au sud du village de Mitropoli, une ferme du Minoen récent a été mise au jour, donnant lieu de remarquables découvertes. À la période géométrique (1100-700 av. J.-C.), la localité s’est développée sur l’acropole, tandis que de petites bourgades existaient au pied des montagnes. Aux temps archaïques (700-500 av. J.-C.), la ville s’est étendue vers l’emplacement futur de l’Odéon et vers la plaine, dans la zone du futur temple d’Apollon Pithios. De la ville de la période classique on a retrouvé les vestiges de l’ekklesiasterion à l’emplacement de l’actuel Odéon, tandis que le monument principal est la Grande Inscription sur le mur circulaire nord de l’Odéon.
À la période hellénistique (fin du IVe s. av. J.-C. – 67 av. J.-C.), Gortyne était l’une des plus grandes villes de Crète. Au début du IIIe s. av. J.-C., Gortyne était à la tête de l’une des trois fédérations de cités et au IIe s. av. J.-C., lorsque Rome intervint dans les affaires internes de la Crète, elle se rangea aux côtés des Romains. Après la conquête romaine, elle devint la capitale de la province romaine de Crète et de Cyrène et connut un grand développement dans le domaine de la construction. À la période protobyzantine, le centre administratif et urbain de la ville se déplaça dans le quartier chrétien qui se trouvait à l’actuel village de Mitropoli, tandis qu’un deuxième noyau de la ville protobyzantine était dans la région de l’église d’Agii Deka. Après la conquête arable, Gortyne fut désertée.
(Auteur : Maria Egglezou)
Palais de Zakros
Zakros est le quatrième plus grand palais minoen de Crète après Knossos, Phaistos et Malia. Son port était un point de commerce important avec l’Orient. Les marchandises telles que l’ivoire, la faïence, le cuivre, découvertes parmi les ruines du palais attestent de ce commerce. Placé dans un endroit stratégique, dans une baieprotégéeà l’extrémité de la côte orientale de la Crète, le palais remplissait des fonctions administratives, religieuses et commerciales et la cité Zakros s’étendait autour. Il comporte deux phases de construction principales : un premier palais avait été édifié vers 1900 avant Jésus-Christ puis détruit,tandis que le nouveau fut construit vers 1600 avant Jésus-Christmais égalementdétruit,comme tous les autres palais minoens en 1450 avant Jésus-Christ, pour être finalement abandonné.
Visite et curiosités
Réparti sur une superficie dépassant 8000 m², à la sortie de la fameuse Vallée des Morts, le palais de Zakros était ordonné de la même façon que les autres grands palais minoens avec l’entrée principale du côté Est, tandis que la deuxième entrée, située côté nord-est, était accessible par une rue pavée venant du port. Une rampe à gradins descend vers la porte nord-est et mène à la cour centrale, laquelle constitue le noyau de l’ensemble du bâtiment et le lieu où se déroulent les cérémonies rituelles. Elle était entourée de façades somptueuses et de portiques flanqués de piliers soutenant des terrasses, dontfaisait face un autel, situé sur le côté nord-ouest. Afin que vous puissiez saisir la taille et l’importance de Zakros à l’époque minoenne, le palais, d’au moins deux étages, comportait un grand nombre de pièces, environ 300,ayant diverses fonctions.
L’aile ouest du palais abritait le lieu de culte le plus important et comprenait une grande salle hypostyle, soutenue par des colonnes, identifiée comme la « Salle des Cérémonies »,dont l’accès se faisaiten traversant un puits de lumière de forme carrée. Elle comprenait également un polythyron dont une porte donnait sur la « Salle des Banquets », ainsi nommée en raison du grand nombre d’amphores, de cruches et autres récipients à boire découverts sur le sol. La partie ouest de l’aile était occupée par le sanctuaire, composé de onze salles de dimensions diverses, dédiées au culte. Le sanctuaire principal était une petite pièce – non accessible au public- bordé d’une console en pierre servant à déposer des objets. À proximité, se trouvait un bassin lustral et, au sud, se trouvaient d’autres pièces annexes, identifiées comme étant un atelier de tailleur de pierre, un entrepôtet le trésor. Plus à l’ouest, sont conservées les archives où furent découvertes des tablettes d’argile rédigées en écriture linéaire A, rangées dans des coffres et disposées sur des étagères en argile.
L’aile orientale abritait les « appartements royaux » et le centre administratif. Séparée de ceux-ci par un portique, se trouvait une vaste salle dite « Salle de la Citerne ». L’aile sud abritait un ensemble d’ateliers de fabrication de parfums et de petits objets de faïence, cristal fin et autres matériaux précieux. L’aile nord desservait un grand escalier menant à l’étage supérieur et comprenait les « magasins des appartements royaux », des bains et une vaste pièce accessible par un couloir, identifiée comme étant la cuisine et servait probablement de réfectoire.
Points d’intérêt
Le trésor, unique pièce dans le monde minoen à avoir été trouvé intact, ce qui a permis de recueillir de remarquables chefs d’œuvre de vases sacrés ainsi que de belles découvertes mises au jour par les fouilles réalisées par l’archéologue grec Nikolaos Platon. La plupart d’entre elles sont exposées au Musée Archéologique d’Héraklion.