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Écritures Anciennes

Langues Anciennes

L’ECRITURE MYCENIENNE DU LINEAIRE B

L’arrivée des grecs mycéniens de Grèce continentale en Crète fut accompagnée, entre autres, de l’adaptation de l’écriture minoenne à la langue grecque. Le linéaire mycénien B, qui était également une écriture syllabique, portée sur les tablettes en argile de Cnossos (ko-no-so), près de 1400 avant J.-C., fut déchiffré en 1952. La langue des tablettes est la langue mycénienne grecque et son contenu porte sur les dignitaires de Cnossos (« anaktes »), sur les guerriers et les chars, sur l’huile et des aromates, le miel, le vin et sur des grands nombres de moutons.

Il existe des références détaillées concernant les archives fiscales du palais de Cnossos, qui témoignent d’un système bureaucratique bien organisé. On dispose également de renseignements sur des offrandes au Panthéon, à Zeus et à d’autres divinités. Le linéaire B disparaît avec la destruction de Cnossos mais il continue à être employé à Chania (ku-do-ni-ja) et à la période mycénienne.

L’ECRITURE MINOENNE LINEAIRE A

Durant la période 1700 – 1450 avant J.-C., l’écriture du Linéaire A, qui est syllabique, est largement utilisée. Puisque l’écriture minoenne linéaire A a évolué en l’écriture mycénienne B, il est possible de « lire » mais pas de « comprendre » complètement le contenu des inscriptions minoennes qui ont trait à divers produits (vin, céréales, figues), au bétail, aux humains, ainsi qu’aux offrandes aux lieux de culte.

Outre en Crète, des inscriptions minoennes furent également découvertes au Péloponnèse, à Santorin, Milos, Kéa, Cythère, Samothrace, Troie, Milet d’Asie Mineure, ainsi qu’en Palestine. Ceci montre l’étendue du commerce minoen et des relations internationales. Actuellement, le nombre des inscriptions minoennes s’élève à près de 2 000. Si les « hiéroglyphes crétois » et les inscriptions en Linéaire A sont déchiffrés, ils permettront une meilleure connaissance de l’administration, de la société, de l’économie et de la religion minoenne.

L’ECRITURE « HIEROGLYPHIQUE CRETOISE »

Les échantillons d’écriture les plus anciens dans l’espace européen se trouvent sur un sceau qui fut découvert à Archanès, à 10 kilomètres de Cnossos. Les signes de cette première écriture se trouvent déjà à l’ère prépalatiale, notamment sur des sceaux en pierre. L’idée de l’écriture « hiéroglyphique crétoise » est probablement venue du peuple égyptien, voisin et disposant d’une écriture, bien que celle-là soit syllabique.

On a trouvé des inscriptions de ce type sur des tablettes en argile, des sceaux en pierre et divers autres objets. Toutefois, l’écriture « hiéroglyphique crétoise » (2000 – 1600 avant J.-C.) est une découverte des premiers palais et se retrouve dans des inscriptions à contenu administratif et religieux. L’exemplaire le plus connu de cette écriture est le Disque de Phaistos.

LE DISQUE DE PHAISTOS ET LES INSCRIPTIONS APPARENTEES

L’inscription minoenne la plus célèbre est le « disque de Phaistos ». Il est dorénavant admis que le disque est lu en spirale, c’est-à-dire, de l’extérieur vers le centre. Il mesure 16 cm de diamètre et porte des signes d’écriture sur les deux faces. Les 242 signes sont arrangés en 61 groupes.

Le disque comporte 45 signes différents : un nombre trop important pour composer un alphabet et trop faible pour composer une écriture par idéogrammes, telle que celle de la langue chinoise. La langue du disque est inconnue et, ainsi, pour l’instant, le texte demeure inaccessible. Cela n’a pas empêché plusieurs déchiffreurs ambitieux de proposer leur interprétation. La littérature foisonne de textes consacrés à cette écriture crétoise. En effet, ils sont bien plus nombreux que pour toute autre écriture (mais, la majorité relèverait plutôt de l’imagination).

L’ECRITURE MYCENIENNE GRECQUE (1400-1200 AVANT J.-C.)

Le déchiffrement de l’écriture linéaire B a montré que la langue dans laquelle sont rédigées les inscriptions que portent les tablettes en argile est la langue mycénienne, qui remonte à 500 – 700 ans avant l’Iliade et l’Odyssée d’Homère. Les inscriptions de Cnossos, Pylos, Mycènes, Tirynthe, Thèbes, Iolkos, Midéa et Chania montrent que la langue grecque est une branche bien distincte de la famille indo-européenne.

Le linéaire B enregistre la langue grecque de la seconde moitié du 2e millénaire, dès l’occupation mycénienne de Cnossos jusqu’à la destruction de Pylos, peu après la guerre de Troie. Les recherches menées par Ventris, Chadwick et d’autres érudits ont montré avec précision la phonologie et la morphologie de la langue grecque mycénienne ainsi que son évolution interrompue en langue grecque classique, hellénistique, byzantine et grecque moderne. L’interprétation des tablettes mycéniennes permet de reconstituer la période mycénienne dans l’histoire de la Grèce.

LA LANGUE MINOENNE (2000-1400 AVANT J.-C.)

Les fouilles menées à Cnossos par Arthur Evans ainsi que les recherches qui ont suivi, ont mis en lumière près de 2 000 inscriptions minoennes. L’étude des inscriptions, qui consiste en la transcription phonétique du linéaire B mycénien en linéaire A minoen, a permis de « lire » la langue minoenne. L’étude linguistique ultérieure a montré qu’il est dorénavant possible de comprendre cette langue.

En effet, une approche systématique a permis d’établir que la langue minoenne constitue une branche distincte de la famille des langues indo-européennes dès la première moitié du 2e millénaire, qui présente des traits communs avec le sanscrit, l’arménien et le grec. Des indices clairs montrent dans le passé l’existence des genres, du substantif, des terminaisons de verbes et de divers types de vocabulaire, lesquels plaident en faveur d’une langue indo-européenne. Sur cette base, il est dorénavant possible d’écrire l’histoire de la Crète à la période minoenne.

Dr Gareth Owens : Source

Disque de Phaistos

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